Les sutures nerveuses à Bordeaux
Spécialistes de la main et du poignet
Les nerfs sont de longs tubes de collagène, remplis de fibres nerveuses, les axones, qui sont le prolongement des cellules du système nerveux central, les neurones. Les nerfs permettent d’assurer deux fonctions :
– La sensibilité, c’est-à-dire l’acheminement des informations depuis la peau et les extrémités sensibles en direction du cerveau (chaud, froid, toucher).
– La motricité, c’est-à-dire la commande des muscles et donc, des mouvements.
En cas de plaie, ou de section d’un nerf, un déficit soit moteur, soit sensitif ou mixte, dans la partie du corps innervée par ce nerf va survenir. Cependant, en soins non programmés, ce déficit peut sembler paradoxalement beaucoup plus faible qu’il ne l’est en réalité.
C’est pourquoi une plaie de la main doit bénéficier d’une exploration minutieuse en milieu chirurgical, surtout si elle est présumée sur le trajet d’un nerf.
Les sutures nerveuses
Chirurgie orthopédique à Bordeaux
AVANT L’INTERVENTION :
L’anesthésiste vous examinera et vous posera les questions d’usage sur votre état de santé et vos traitements éventuels. Il vous proposera, le plus souvent, une exploration sous anesthésie locorégionale (anesthésie du seul bras concerné).
Le tabac diminue la microcirculation capillaire, il nuit gravement à la cicatrisation des tissus (dont le tissu nerveux) et favorise la survenue d’infections. Une perfusion sera posée du côté opposé à la blessure pour permettre, le cas échéant, d’injecter des médicaments contre la douleur ou des antibiotiques.
L’INTERVENTION ELLE-MEME :
Elle se déroule sous garrot pneumatique, permettant l’absence de saignement per opératoire, et favorisant ainsi une meilleure visibilité. Le chirurgien utilisera un système permettant le grossissement optique (loupe binoculaire ou microscope) pour réparer le nerf.
En effet, il s’agit d’un véritable « câblage électrique » d’éléments extrêmement fins, dont la réparation doit être la plus minutieuse possible. Les fils de suture utilisés seront de très petit calibre, complétés quelquefois par un dispositif, soit de la colle biologique, soit une veine prélevée sur la main blessée, permettant un « manchonnage » de la suture afin d’éviter certaines complications. D’autres procédés plus modernes peuvent être utilisés sous forme de « neurotube ».
En fin d’intervention, une immobilisation pourra être réalisée de façon à permettre au mieux la cicatrisation de la lésion et de « détendre » la suture nerveuse en mettant, par exemple, le poignet en flexion.
Les sutures nerveuses à Bordeaux
Pôle Main poignet en Nouvelle-Aquitaine
APRES l’INTERVENTION :
Il faut attendre que les fibres nerveuses se régénèrent à l’intérieur du nerf réparé. Pendant 45 jours en moyenne, la cicatrisation débute et vous pouvez penser qu’il ne se passe rien. Puis le nerf va se régénérer à raison de moins d’un millimètre par jour dans le meilleur des cas (personne très jeune ou enfant en parfaite santé).
La « repousse » nerveuse se caractérise par une sensation de douleur intense, semblable à des décharges électriques. Cette douleur débute au niveau de la zone blessée et progresse progressivement jusqu’à l’extrémité du membre. Ces douleurs, connues sous le nom de douleurs neuropathiques, peuvent être extrêmement désagréables, mais leur progression indique une régénération nerveuse satisfaisante.
Dans le même temps, la zone de perte de sensibilité diminuera progressivement et les muscles paralysés retrouveront peu à peu leur activité normale.
Cependant, il est important de noter que la récupération, qu’elle soit sensorielle ou motrice, est exceptionnellement complète, surtout chez les adultes. Il peut toujours subsister un déficit moteur dans les extrémités avec des troubles de la sensibilité, ou une récupération partielle seulement de la fonction musculaire. Le résultat final ne sera observable qu’après une période de 18 à 24 mois.
LES COMPLICATIONS POSSIBLES :
Les complications mineures : ce sont les moins graves.
Elles comprennent la désunion de la cicatrice, une réaction inflammatoire liée à certains types de fils utilisés, ainsi que l’hématome. Ces complications peuvent survenir dans les jours qui suivent la réparation, mais elles n’affectent généralement pas le résultat final de manière significative.
L’infection est toujours possible malgré les mesures d’asepsie rigoureuse et le nettoyage minutieux de la plaie. L’agent causal initial peut avoir contaminé les tissus et entraîner une infection. Les signes d’une infection postopératoire incluent une altération de l’état général avec de la fièvre, des frissons, des douleurs locales et une importante rougeur autour de la plaie. Si ces symptômes apparaissent, il est important de contacter immédiatement le chirurgien ou le service compétent.
L’algodystrophie est une complication imprévisible qui peut se produire après une blessure ou un traumatisme, même mineur. Elle se caractérise par une réaction douloureuse anormalement intense. Elle est due à un dysfonctionnement du système nerveux sympathique. Les symptômes incluent des douleurs vives et permanentes qui dépassent largement la zone lésionnelle, ainsi qu’un œdème chaud et dur du membre, des troubles vasomoteurs (changement de couleur de la peau) et une hypersudation. Il n’existe pas de traitement spécifique pour cette réaction, mais une prise en charge quotidienne douce et prolongée en rééducation peut être nécessaire.
Le névrome correspond à une cicatrisation anarchique et hypertrophique au niveau de la suture du nerf. Il se manifeste par des douleurs ressemblant à des décharges électriques au moindre contact en regard de la zone initiale. La survenue d’un névrome est imprévisible et aléatoire, et peut nécessiter une intervention chirurgicale ultérieur à distance du traumatisme.
EN RESUME :
La blessure d’un nerf au niveau de la main ou du poignet entraîne un déficit soit sensitif, soit moteur, dans le territoire du bras qu’il innerve. Cependant, en soins non programmés, le déficit constaté peut n’être que très limité et faussement trompeur et rassurant.
C’est pourquoi toute plaie de la main doit être explorée minutieusement en milieu chirurgical de façon à établir un diagnostic précis des lésions et permettre une réparation de tous les éléments.
La réparation d’un nerf se fera à l’aide d’un microscope opératoire ou de loupes grossissantes ; la suture est faite avec des fils de très petit calibre et peut être complétée par de la colle tissulaire. C’est pourquoi une immobilisation postopératoire pour « détendre » le nerf est nécessaire, le plus souvent en mettant le poignet en demi-flexion.
La « repousse » du nerf ne débutera qu’après 45 jours en moyenne de cicatrisation et se fait dans le meilleur des cas de moins d’un millimètre par jour chez quelqu’un de jeune et en bonne santé.
Au final, la récupération est en général partielle et ne pourra être jugée définitivement qu’au bout de 18 mois minimum.
Les complications principales sont, comme dans toute plaie, la survenue d’une infection, qui nécessite une reprise chirurgicale, un débridement, un nettoyage, une identification du germe et un traitement antibiotique adapté. La complication spécifique d’une plaie d’un nerf est la survenue d’un « névrome », petite pelote cicatricielle sur le nerf, qui va rester extrêmement sensible avec phénomène de décharges électriques au contact. La survenue d’un névrome nécessite une reprise chirurgicale pour traiter ce phénomène.
Votre chirurgien est le mieux placé pour répondre à toutes les questions que vous vous poseriez avant et après votre intervention. N’hésitez pas à lui en reparler avant de prendre votre décision.